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Adresse :

Ferme du Jonquay

200 chemin du Jonquay

76570 Mesnil-Panneville

Département d’implantation :

Seine-Maritime (76) en Normandie

Date d’ouverture de l’atelier : 2017

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C’est à Mesnil-Panneville, à la ferme du Jonquay, aux portes de Rouen, que j’ai décidé de m’installer en 2017. À travers cette aventure, j’ai réalisé un rêve qui me tenait à cœur : créer une exploitation écologiquement vertueuse… et rentable. Aujourd’hui, mon rêve d’enfant se concrétise enfin !

Cela n’a pas été facile du tout. Je ne suis pas issu du milieu agricole, comme on dit. Sans compter que j’ai pris des chemins inhabituels.

Ici, tout le monde veut tout labourer. Eh bien moi, je fais l’inverse ! Je suis parti d’une ferme entièrement constituée de cultures, pour parvenir aujourd’hui à une ferme de prairies naturelles !

J’ai planté des arbres, créé des haies, etc. Ce n’est pas très tendance dans le secteur ! On m’a pris pour un fou !

Maintenant, chez moi, il n’y a que de l’herbe et du trèfle blanc. De belles prairies où, tout l’été, les abeilles bourdonnent, les lièvres bouquinent, et mes charolaises paissent. Ici, pas de pétrole, pas d’engrais et pas de produits chimiques.

Mon projet est simple : de l’herbe et des vaches ! Je vends la majorité de la viande sur place ou en vente directe localement.

C’est un système extensif avec un très bon bilan carbone, et ça, j’y tiens.

Ma première tranche d’installation s’est réalisée non sans mal. J’ai dû énormément travailler et fournir beaucoup d’efforts pour en arriver là. Créer une exploitation agricole, ce n’est pas simple, surtout quand on ne fait pas comme tout le monde.

J’ai essuyé de gros moments de doutes et d’hésitations. Lorsqu’on part vers l’inconnu, on se sent très seul.

Heureusement, j’ai été bien entouré ! Je dois vraiment remercier toutes les personnes qui m’ont aidé !

Cette première tranche d’installation achevée, j’ai dû, comme prévu, trouver un atelier complémentaire pour conforter mon modèle économique. Et là, autant vous dire que ça a été la galère !

Il me fallait absolument une production qui corresponde à mes convictions et qui prolonge tout le travail entamé.

Depuis longtemps, je voulais élever des poules pondeuses. Seulement, dès que je me penchais sur le sujet, je ne découvrais que des systèmes allant à l’encontre de mes valeurs. Des bâtiments faits de béton, de plastiques, d’isolants en polyuréthane, de ferrailles, etc. Beaucoup d’énergie consommée pour un impact environnemental toujours plus important ! Ce n’était vraiment pas mon truc.

J’avais presque abandonné l’idée de me lancer dans l’aviculture. Et puis, au fil de mes recherches sur Internet, je suis tombé un peu par hasard sur le concept Notre Basse-Cour®. Je me suis dit : « c’est exactement ça que je cherche ! Un système comme ma ferme : ultrasimple et doux pour la nature ! Un peu de métal, de bois, d’herbe… et des poules ! » Même la peinture des bâtiments est fabriquée à partir de farine ! Pour vous dire à quel point tout est fait pour réduire notre impact sur l’environnement.

Cerise sur le gâteau : les poules nourries avec des aliments locaux sans soja et sans huile de palme. Pour moi, c’était le top du top !

Avec beaucoup d’enthousiasme, j’ai donc contacté les producteurs qui travaillaient déjà avec ce concept. Leurs témoignages m’ont tout de suite accroché !

Avec Notre Basse-Cour, la deuxième phase de mon installation s’est vite engagée. Comme pour la première, j’ai dû commencer de zéro, dans un système pas comme les autres.

Il m’a fallu créer un nouvel atelier, tout construire, tout démarrer une deuxième fois. Cela signifiait convaincre à nouveau mon banquier. Mettre en place un élevage de poules, avec la vente des œufs, c’est compliqué. Il y a beaucoup de démarches administratives. Heureusement, je pouvais m’appuyer sur le réseau.

Dans les périodes d’enthousiasme ou de doutes, j’ai beaucoup échangé avec mes collègues : Benjamin, qui est proche du Mans, et Anne, non loin de Blois. Ces contacts fréquents m’ont beaucoup apporté.

J’ai commencé mes démarches il y a environ un an. Aujourd’hui, cela fait 3 mois que je commercialise les œufs de mes poules. Mon activité démarre donc plutôt bien ! Mes clients sont très satisfaits. Il faut dire que j’ai profité et appris de l’expérience des autres membres du réseau.

Mon métier me plaît beaucoup et mon exploitation me correspond des pieds à la tête ! Je suis à la fois proche de mes animaux et de mes clients. C’est vraiment du circuit court !

Ce qui compte le plus, c’est que je suis tous les jours avec mes poules ! Tout se fait à la main : je ramasse les œufs dans les nids 2 fois par jour. Ici, pas de tapis, de moquettes, de cônes en ferraille, de pentes sur grillage. Mes poules pondent dans des nids de foin.

Le foin est très important dans le garnissage des nids. Il s’agit de foin de prairie, d’herbe et de trèfles, issu directement de mon exploitation et sans aucun produit chimique. On ne peut pas faire plus écologique ! Il provient de ma ferme et y retourne sous forme de compost.

J’adore l’odeur du foin. J’aime observer mes poules arranger les brins en rond pour construire leurs nids. Je sais qu’elles se sentent bien. En plus, le foin protège les œufs. Non seulement il est un antichoc efficace, mais il laisse aussi le temps à la petite membrane protectrice de l’œuf (cuticule) de sécher.

C’est grâce au système des petits chalets en bois que je peux voir et manipuler mes poules chaque jour. C’est un peu la même chose que de conduire mon troupeau de vaches. À force, je commence à bien connaître mes poules. Je repère leurs manies et leurs habitudes.

Je nettoie les nids, je change le foin et je calibre moi-même mes œufs 2 fois par jour. Entre le ramassage et le calibrage, en moins d’une heure, les œufs sont placés à une température idéale dans le local de stockage, à 16 °C. C’est important pour la qualité du produit. Je suis ainsi certain de satisfaire mes clients.

Le soutien, la transparence et le respect de la nature.

J’espère que mes deux activités continueront sur leur lancée, pour que je trouve mon équilibre et que je m’épanouisse pleinement dans ce métier.

Si c’était à refaire, vous changeriez quoi ?
Rien, je signerais directement !