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Il y a 20 ans, Pascale Cédra s’est lancée dans la grande aventure de l’entrepreneuriat ! Aujourd’hui, à la tête d’une petite exploitation « à taille humaine », elle élève 1 000 poules pondeuses dans un cadre bucolique. Une aviculture limitée qui lui permet de valoriser son travail manuel et d’optimiser sa production, mais aussi de transmettre à des passionnés son savoir-faire singulier. Et vous ? Seriez-vous prêt à tenter l’aventure à ses côtés ?

Un peu à l’écart du bourg de Castillon, dans une propriété idyllique où la délicate odeur des fleurs se mêle au caquetage des poules, vit Pascale Cédra, une amoureuse de la nature et de ses richesses.

En 1994, elle quitte son emploi pour monter sa propre exploitation. Mais pas n’importe laquelle ni n’importe comment ! « L’objectif est de proposer un produit de qualité, tout en limitant les charges en matériel et en énergie », explique-t-elle.

Elle imagine donc un système d’exploitation des plus ingénieux. Il lui permet de « valoriser [son] travail manuel » et de « vivre sur une petite unité », mais il lui « demande, au niveau technique, d’être au top et de bien maitriser la commercialisation ».

Une commercialisation qui se veut locale, dans un souci de limiter les intrants agricoles et les couts de transport. « On est vraiment dans une distribution de proximité, on ne va pas au-delà des 60 km autour de l’exploitation. » L’agricultrice vend et livre elle-même plus de 80 % de sa production à des commerces.

Des œufs plus gouteux et toujours frais

La production de Pascale Cédra reste limitée puisqu’elle ne possède que 900 poules pondeuses. « Avec notre système d’exploitation, on pourrait avoir 1 200 poules, mais on n’a pas suffisamment de terrain pour ça. » Et surtout pas la volonté de l’intensifier ! Car pour réaliser des produits de qualité, ses poules « pâturent 4 fois plus que dans un élevage plein air et 2 fois plus que dans un élevage bio ».

Selon Pascale Cédra, cette différence joue autant sur le gout que sur la fraicheur de ses œufs. « Ils sont ramassés tous les jours à la ponte avant d’être stockés dans un local et livrés aux commerçants. Ils sont donc toujours frais. » À cela s’ajoute « une alimentation sans OGM, sans soja, sans huile de palme, sans colorants de synthèse » et des soins prodigués « sans antibiotiques ».

Ce système d’exploitation fait aujourd’hui sa fierté ! L’agricultrice transmet ses secrets à des passionnés de la nature qui veulent, eux aussi, tenter l’aventure. « Avec ce système duplicable, je peux former des gens qui ont un intérêt pour la campagne et les animaux. Notre Basse-CourⓇ, c’est une licence de marque qui valorise notre savoir-faire. »

D’ici et d’ailleurs

Et ça fonctionne ! Petit à petit, le collectif dont Pascale rêvait prend de l’ampleur dans la région ! « Il y a une personne qui occupe le secteur de Cherbourg, une autre celui de Falaise et une dernière celui de Caen Est et d’Orbec. » Mais la franchise s’étend plus loin que la Normandie ! « Certains sont à Rennes, à Lorient, à Nantes, à Blois, à Mayenne et à Laval. »

Ce groupe qu’elle a créé, et qui ne cesse d’accueillir de nouveaux membres, est pour elle indispensable. Il permet des échanges tous plus enrichissants les uns que les autres. « Nous venons de secteurs différents, c’est donc un échange de compétences. Nous avons tous des choses à apporter, à partager. » Sans oublier qu’il renforce une solidarité, parfois oubliée.

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